Au sud-est de la région naturelle du Veinazès, lové dans les contreforts de la Châtaigneraie méridionale, se trouve Lapeyrugue. Le village est posé sur une crête est au départ d’un sentier menant dans la vallée du Goul, qu’il surplombe.
L’histoire de ce village est intimement liée à sa position géographique singulière, à l’extrémité des contreforts du Cantal. En effet, pendant longtemps, les habitants des lieux, bien que dépendants de la commune et de la paroisse de Labesserette, se trouvaient trop éloignés de ce bourg et son église – situés à 9 kilomètres –, et se tournaient donc vers le village voisin de Pons – à seulement 4 kilomètres, côté aveyronnais.
Les Peyruguiens se sont donc adressés à l’évêque de Saint-Flour afin de créer une nouvelle paroisse, ce qui fut finalement le cas en 1846. L’église placée sous le vocable de l’Assomption de Marie et de Saint-Vincent-de-Paul voit ainsi le jour en 1847, pour ce qui est de sa nef. Son clocher est quant à lui érigé en 1864, grâce aux dons des Auvergnats de Paris, des communautés religieuses locales et même de dons provenant d’Amérique. Ce lieu emblématique est donc chargé d’histoire et d’attachement à la construction d’un lieu de culte, significatif à l’époque de la création d’un village. Ce sont, qui plus est, les habitants qui ont fourni les matériaux nécessaires ainsi que de leur temps, afin d’ériger cette église. Une église qui est construite également avec le soutien de la communauté voisine de Pons et de son prêtre.
Il est raconté que les objets du culte (dont certains sont aujourd’hui exposés dans le Trésor d’art sacré de l’abbatiale de Montsalvy) feraient partie des objets cachés dans les gorges du Don au cours de la Révolution, ainsi que des objets ayant appartenu à la communauté des “enfarinés”.
Le monument du XIXe siècle en pierres de schiste et couvert d’une toiture de lauzes confère un charme particulier au bourg du village, dont les maisons attenantes sont tout autant empreintes du charme de l’architecture locale, avec leurs fenêtres en chien-assis et leurs petits fours à pain.
La commune de Lapeyrugue, en tant que telle, naît du démembrement de la commune de Labesserette en 1876. Près de la moitié des hameaux à l’Est du bourg de Labesserette forment la municipalité nouvellement créée, correspondant peu ou prou à la nouvelle paroisse créée 30 ans plus tôt.
Pour mieux appréhender l’écrin de nature entourant le village, n’hésitez pas à vous aventurer sur le sentier "La Vallée du Goul”, qui vous mènera dans une vallée préservée, livrant ses atours sauvages au détour du chemin.
Dès le départ du sentier, sur la place de l’église, vous accéderez à un panorama exceptionnel, une vue plongeante sur les contreforts de la vallée au pied du village, ainsi que sur les monts du Cantal et le plateau de l’Aubrac à l’horizon. Quelques fois dans l’année, le village se retrouve même en surplomb d’une mer de nuages brumeux, comme s’il flottait dans le ciel.
Aussi, le patrimoine naturel de la vallée du Goul, qui prend sa source au niveau du Plomb du Cantal, reste bien préservé, avec ses gorges creusées et sauvages. Lors du parcours dans la vallée, vous pourrez observer une intervention de la main de l’homme assez spectaculaire : le barrage du Goul, à cheval entre le Cantal et l’Aveyron. Ce barrage mis en service en 1950 est un petit barrage-voûte, à l’aspect étonnant.
Mis à part cet ouvrage technique, vous verrez principalement un circuit ponctué de forêts de chênes et de châtaigniers, qui constitue une belle plongée en forêt, agréable en été ou à l’automne quand les arbres se parent de leurs vifs feuillages.
Il ne faut donc pas hésiter à venir découvrir Lapeyrugue, ce village en surplomb d’une nature remarquable et parfois étonnante, riche d’une histoire singulière, et qui vaut le détour. Vous en aurez plein la vue face à ce lieu regorgeant aussi bien de patrimoine historique que de patrimoine naturel !
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