La manufacture Michelin est fondée en 1889 par André et son frère Édouard. En 1900, elle n’emploie qu’une centaine d’ouvriers et 18 000 en 1924. Dans une volonté sociale et hygiéniste, la manufacture crée en 1909, la Société d’Habitation du Personnel Michelin et son Programme d’Habitations à Bon Marché (HBM). Les cités ouvrières sont bâties entre 1910 et 1930 à Clermont-Ferrand, puis après la Seconde Guerre mondiale, 50 % des constructions nouvelles se fait dans les communes périphériques. En 1970, Michelin possède 8 000 logements. 27 cités Michelin sont encore présentes sur l’ensemble de la métropole.
À proximité de l’usine de Cataroux, la cité de la Plaine est bâtie sur 45 ha, selon un plan orthogonal. Elle est la plus grande de la Métropole. Les noms des rues, donnés par Marie-Thérèse Michelin, l’épouse d’Édouard, illustrent les valeurs morales catholiques : rues de la Foi, de l’Amitié, de la Bienfaisance, de la Bonté, du Devoir… Les rues de la Volonté et du Courage sont les plus longues de la cité.
Les cités sont construites selon la méthode du taylorisme pratiquée à l’usine. La cité est composée de 301 maisons : quatre habitations mitoyennes associées chacune à un jardin d’environ 400m². Elles sont construites avec des matériaux simples : parpaings en mâchefer récupérés dans les fours de l’usine, carreaux et ciment armé pour les sols, chêne pour les menuiseries, pin pour les planchers, fonte pour les chéneaux et tuiles mécaniques. Un logement se compose au rez-de-chaussée d’une entrée ouvrant sur la cuisine, d’une chambre et d’un appentis abritant la buanderie avec douche, toilettes, cave ; au premier étage, deux chambres. Dans les années 1950, la cité est complétée par la construction de 235 maisons Castor en auto-construction, la manufacture fournissant plans, matériaux à prix préférentiels et encadrement technique. Puis dans les années 1970, par des logements collectifs.
La cité possède deux écoles, deux magasins coopératifs aujourd’hui disparus (la SOCAP : Société d’Approvisionnement), son église dédiée à Jésus-Ouvrier et son équipement sportif, le stade Leclanché. Commande de la Ville, même si elle est postérieure à la construction de la cité de la Plaine, la piscine Tournesol Jacques-Magnier, rue Louise-Michel, participe de cet esprit de construction standardisée dans un but social (1976).
- Visible de la rue uniquement.