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Thiers, c’est 8 siècles d’histoire consacrés à l’industrie coutelière qui en ont fait la capitale mondiale dans ce domaine d’activité.
29e édition en 2019, Coutellia, manifestation d’envergure internationale consacrée au couteau, parrainée cette année par Florent Pagny, comprend un important salon professionnel, un concours de création destiné aux exposants, ainsi que de nombreuses animations proposées par des associations (forge, montage de couteaux, affûtage, jeux…). C’est aussi 230 couteliers d’art et couteliers-fabricants venus de plus de 20 pays, ainsi que des fournisseurs de matières premières et d’équipements du secteur coutelier.
Il est 10h. Coutellia ouvre enfin ses portes à une foule compacte massée depuis tôt ce matin pour découvrir, et peut-être acquérir, certaines pièces rares exposées durant ces 2 jours.
Ce que je vois a de quoi surprendre la novice que je suis. J’ai beau être accompagnée d’un collectionneur de couteaux qui m’a déjà parlé de ses acquisitions avec des trémolos dans la voix, j’en reste coite.
Malgré l’heure relativement matinale, le salon est noir de monde. Les stands exposent des couteaux tous plus surprenants les uns que les autres. Colorés, ciselés, sobres, élégants, grands ou petits, tous ont l’âme de leur créateur. Mais tous sont différents. Il y en a pour tous les goûts : couteaux de rockers, élégance italienne, sobriété et légèreté nippone, couteaux finement ouvragés, mais aussi ciseaux, coupe-choux et autres objets dits détournés…, tout ici régale la vue, surprend l’imaginaire.
Dans une ambiance bon enfant, les créateurs montrent leurs œuvres et expliquent d’autant plus volontiers leur art et leur démarche qu’ils sont passionnés.
Plusieurs chapiteaux ont été montés en extérieur pour abriter la création, les œuvres anciennes ainsi que les pièces de collection, les matériaux ou encore les équipements pour la confection des couteaux. On assiste également à des démonstrations de broderie au fil d’or.
Un concours est aussi organisé pour récompenser les plus belles créations. Une superbe occasion d’exprimer sa créativité et son originalité, dans un domaine extrêmement technique.
Au village coutelier, des forges ont été installées pour permettre aux curieux de s’initier à cette technique ancestrale et fabriquer ainsi leur lame ; dans une autre tente, un barbier à l’ancienne exerce son art avec les coupe-choux sur des volontaires téméraires.
Des navettes partent également de Coutellia pour assurer le transfert au musée de la Coutellerie situé en centre-ville.
Lors de la visite guidée, passionnante, nous apprenons l’histoire de l’implantation de ces activités industrielles coutelières depuis 6 siècles dans le bassin thiernois. Un atelier animé par un guide nous dévoile également la technique de montage, et nous éclaire sur le mécanisme du ressort d’un couteau. Surprenant ! Un film est également diffusé, qui nous enseigne la vie de ces « ventres jaunes », ouvriers chargés de l’émouture des lames, et sur leurs conditions de travail. Un film très émouvant.
Dans les étages, des couteaux somptueux sont exposés : anciens, finement ciselés, mais aussi ceux de création contemporaine et high-tech. C’est vraiment magnifique. Et très instructif.
Cette journée a été vraiment très riche et pleine de surprises. Je ne pensais pas que ce domaine était aussi vaste et varié. Au final, 6 600 personnes sont venues à Coutellia ce week-end. Une occasion unique de découvrir le monde de l’industrie coutelière, ses artisans, et l’histoire de cette région également.
Alors, rendez-vous l’an prochain pour les 30 ans de Coutellia ?
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