Perché sur les plateaux
Aujourd'hui, les fenêtres de la maison ne m'offrent pour vue qu'un écran gris totalement opaque. Un appel à Météo France m'apprend que le soleil n'est qu'à 300 mètres au-dessus de l’édredon de brume. Le temps de préparer les affaires de ski et de faire la route, un ciel d'azur m'accueille, une heure plus tard, au col des Supeyres. Des lambeaux de brumes dansent encore à la lisière des forêts de hêtres mais les plateaux des Egaux et des Allebasses semblent bien dégagés. Le col, perché à 1 366 m, est un accès privilégié à cette succession de vastes plateaux doucement bombés que sont les Hautes-Chaumes du Forez. Terre d'estive qui a donné ses lettres de noblesse à la Fourme d'Ambert, ce massif taillé dans le granit voici 360 millions d'années se transforme en hiver en un fabuleux terrain de jeu pour les amateurs d'activités nordiques. Orienté nord sud, il ondule au-dessus des plaines de la Loire, à l'est et de celle d'Ambert à l'Ouest. Souvent noyées sous des couches de brouillard hivernal, elles transforment le massif du Forez en une île éphémère.