Un prologue sportif
Point de départ de cette grande traversée, la vallée glaciaire de la Fontaine Salée, à la beauté étourdissante, s’évase au pied du toit de l'Auvergne. La pulka est de la partie pour transporter toute la logistique de bivouac. La première difficulté ne se fait pas attendre car me voilà au pied de la bien nommée montagne haute qu’il faut gravir pour mériter la descente vers le col de la Geneste. Traçant ma voie en zigzags, la distance s'allonge mais la pente se fait moins raide. Passé le col, je rejoins un large chemin pour franchir les ruisseaux de Neuffonds et de Clamouze. À découvert, le tracé s’anticipe facilement entre les volcans du groupe Pavin à gauche et le Cocudoux, à droite. Une suite de plateaux s'étage jusqu'au Cantal tout proche. L’exaltation procurée par la beauté de ces paysages relègue l’effort en arrière-plan. La pulka suit mes skis le long du croissant formé par le lac de Montcyneire qui épouse le contour du puy éponyme. Le relief se fait un peu plus raide à l'approche du Teston de Joran qui clôt cette journée éreintante. Au bivouac, Orion et les Pléiades poursuivent leur course céleste au-dessus du Luguet.