Cromesquis de saint-nectaire
PAR DAMIEN MONESTIER,chef de cuisine à l'hôtel Beau-Site du Chambon-sur-Lac, et propriétaire du Bist ...
J'ai posé mes valises dans le Puy-de-Dôme pour mon métier de journaliste. La beauté de ses paysages a fait succomber mon coeur de romancière.
Toute sa vie, Alain l’a consacrée au développement de sa ferme, le GAEC* de l’Oiseau située au Chambon-sur-Lac. Elle existe « depuis la nuit des temps » mais il a personnellement connu cinq générations : de son arrière-grand-père à ses fils. C’est lui qui a mis en place la vente en direct lorsqu’il avait… douze ans. « Avant, on vendait en blanc aux affineurs, on ne voyait ni les produits finis, ni les consommateurs » explique Alain.
*groupement agricole d’exploitation en commun
Aujourd’hui, le GAEC ne fonctionne que par cette vente en direct et s’en porte très bien avec ses 40 000 saint-nectaire produits chaque année et sa dizaine de tomes de cantal. Sont également proposés à la vente des yaourts à boire, des rillettes et des terrines faites maison mais également quelques fromages de producteurs voisins.
« On ne veut pas rentrer dans l’industrie, on veut rester des artisans de la nature », martèle le retraité de 64 ans, pourtant bien actif sur la ferme.
Il continue notamment d’assurer des visites guidées du site à 9 heures et 18 heures car c’est également lui qui a imaginé, en 1980, ouvrir les lieux aux visites - gratuites.
Grâce à cela, le GAEC accueille aujourd’hui des visiteurs du monde entier, « des Japonais, des Russes… une fois, on a même eu des fermiers texans », énumère Alain. Ces visites, c’est une manière de faire découvrir le métier, « un métier fabuleux », qu’il prend plaisir à partager.
C’est avec le sourire qu’il présente sa ferme, ses vaches « Brune des Alpes pour certaines, au caractère et à la gentillesse incroyables » et ses cochons, qui sont nourris à la farine d’orge et au lactosérum (aussi appelé petit-lait) pour n’avoir aucune perte. Il rappelle au passage qu’il n’y a aucun produit chimique sur sa ferme. Il a aussi des poules et des brebis, qui se promènent un peu à l’envie.
Bientôt, les visiteurs pourront également découvrir 500 m2 de caves, actuellement en cours de construction sous la surveillance de ses fils et de son neveu, qui ont tous trois repris la gestion des lieux… La relève est assurée.
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