Ce sont 900 m² de fresques d’inspiration byzantines réalisées sans maquette, sans projet écrit en seulement 60 jours par un hiver particulièrement rigoureux, illustrant des scènes de l’Ancien et du Nouveau Testament. Le bas côté droit représente la Création en opposition au bas côté gauche représentant l’Apocalypse. Dans son travail, Nicolas Grechny a mélangé les personnages bibliques avec au second plan des habitants de Châtel-Guyon représentant les mortels avec parfois une pointe de malice.
LES VITRAUX
Dessinés par le maître verrier Yoki de Fribourg, ils ont été réalisés en cristal de Baccarat de 15 mm d'épaisseur par la Maison Benoît de Nancy en 1958.
Seul l'"oculus" de la façade est figuratif.
Inspiré des litanies, il chante la gloire de la Sainte-Vierge : couronnée d'étoiles, Reine des Anges, Maison d'Or, vase honorable, barque de l'église ayant pour mât la Croix, filet du pêcheur, Siège de la sagesse, Porte du ciel, Miroir de justice, Rose mystique, Lys entre les épines, Tour d'ivoire, Le Saint-Esprit qui la couvrira de son ombre, Aussi belle que la lune.
LE MOBILIER
L'église renferme en particulier des éléments dont certains sont classés : Crucifix du XVIIIème siècle, Retable du XVIIème siècle, Pietà du XVème siècle.
L'ARTISTE : Nicolaï Greschny (1912-1985) - Une vie de proscrit et de fugitif
Il est né le 2 septembre 1912 à Tallin, capitale de l'Estonie, dans une famille de "peintres d'icônes et de fresques". L'un de ses ancêtres a exécuté les fresques de la cathédrale de Smolensk.
Cette famille russe appartient à l'Église uniate, dissidente de l'Église orthodoxe, qui a rejoint l'Église catholique tout en conservant sa propre liturgie.
La révolution russe d'octobre 1917 oblige la famille à s'exiler en Allemagne où Nicolaï, après de solides études classiques chez les Jésuites, fait les Beaux-Arts à Berlin (1932-1936).
Dénoncé pour ses activités de résistants au régime nazi, il doit fuir en Autriche où il étudie la théologie. Par la suite, il se réfugie successivement dans plusieurs pays pour arriver en 1940 à Toulouse où il poursuit ses études et s'intègre dans un mouvement de résistance en tant qu'infirmier.
Cette expérience doublée d'une foi profonde va lui donner une envergure culturelle, théologique et artistique exceptionnelle.
À la libération, Nicolaï Greschny est seul, exilé. Sa patrie est de venue une République Soviétique. Il s'installe dans le Tarn, crée un atelier d'iconographie et décore de fresques plusieurs églises.
En 1956, le chanoine Puyau, curé de la paroisse, lui confie la décoration de l'église Sainte-Anne. Il va réaliser la prouesse artistique et technique de couvrir de fresques la totalité des voûtes de l'église (900 m²), sans maquette et sans projet écrit, durant l'hiver, 'un des plus froids du siècle !
Greschny considérait que ces fresques faisaient partie des plus réussies car il avait pu, sans aucune contrainte, s'y exprimer pleinement.
Son œuvre est immense : fresques dans plus de 100 églises et chapelles, nombreuses icônes, chasubles ...
Décédé en 1985, il repose dans la crypte de la chapelle qu'il a construite à La Maurinité (Tarn), sous un magnifique Christ, dans l'attente de la résurrection qu'évoque l'une de ses fresques.
Une association perpétue sa mémoire, Les Amis de Nicolaï Greschny, La Maurinité, à Marsal.
Periode d‘ouverture : Ouvert toute l‘année
All year round, daily.