Art Roman en Basse-Auvergne

Ces cinq églises se distinguent par une construction homogène, leurs chantiers ont été très réalisés en peu de temps (de 20 à 30 ans) et n’ont pas été interrompus. Leurs architectures sont proches les unes des autres : une nef couverte d’un berceau en plein cintre, un transept surmonté d’un massif barlong et d’un clocher (souvent détruit à la Révolution et reconstruit à l’identique au XIXe siècle) et un chœur entouré de chapelles rayonnantes.
À l’extérieur le décor est sobre, mais les constructeurs ont joué sur les matériaux à leur disposition localement : ainsi le chevet en arkose blonde de Notre-Dame-Du-Port est orné de rosaces de pierre volcanique. À l’intérieur, les sculptures se concentrent dans le chevet et les chapiteaux du rond-point sont privilégiés pour dérouler l’histoire du saint auquel est consacré l’église : l’histoire de la Vierge à Clermont ou celle de saint Nectaire et de saint Beaudime à Saint-Nectaire.

Les églises romanes majeures :

Notre-Dame-Du-Port à Clermont-Ferrand

L’église est enserrée dans le quartier du Port (qui abritait des entrepôts) du centre ancien de Clermont. On profite des proportions de son chevet en montant dans le belvédère aménagé dans les immeubles de la rue Robertus. À l’intérieur, les chapiteaux du chœur nous apprennent à la fois le nom de leur commanditaire, Etienne et celui de leur sculpteur, Robertus.

Saint-Austremoine à Issoire

Son chevet en arkose blonde est richement décoré : outre les jeux de volume et les mosaïques de matériaux, se trouvent également des médaillons représentant les signes du zodiaque. À l’intérieur, le contraste est flagrant, les restaurateurs du XIXe siècle ont remis en couleur le chœur : du rouge, du vert, du bleu… la lumière apportée par les verrières joue avec les peintures des colonnes et des chapiteaux.

Notre-Dame-des-Fers à Orcival

Adossée à une colline, l’église d’Orcival est construite en pierre volcanique et couverte de lauzes. Des chaines de prisonniers sont accrochées au mur extérieur, ce sont des ex-votos adressés à la Vierge d’Orcival en remerciement d’une libération. Peu de décors sculptés à l’intérieur, ici, c’est la statue de la Vierge à l’enfant, rare témoignage de l’orfèvrerie médiale qui capte l’attention des visiteurs.

Saint-Nectaire

Élevée sur le mont Cornadore, au pied duquel se trouvent des sources d’eaux chaudes, l’église domine toute la vallée de la Couze Chambon. Dédiée à saint Nectaire et à saint Beaudime, les deux saints évangélisateurs de la région, elle conserve des reliquaires qui sont le témoignage de la dévotion qu’ils inspiraient. Le programme sculpté du chœur possède beaucoup d’analogie avec celui de Notre-Dame-du-Port, tant dans les thèmes que dans le style.

Saint-Saturnin

De proportions plus modestes que les autres églises, l’église de Saint-Saturnin peut toutefois s’enorgueillir d’un cadre privilégié : le village, reconnu par le label « Plus Beau Village de France » possède également le château de la famille des La Tour d’Auvergne et une petite chapelle romane dédiée à Sainte Catherine. De plus, il s’agit de l’un des rares édifices à avoir échappé aux destructions révolutionnaires.

S’il est vrai que les églises de Notre-Dame-Du-Port à Clermont-Ferrand, de Saint-Austremoine d’Issoire, de Notre-Dame-des-Fers d’Orcival, de Saint-Nectaire et de Saint-Saturnin sont emblématiques de la construction médiévales, il ne faut pas occulter d’autres édifices tout aussi intéressants, tant au niveau de leur architecture, que de leur décor.

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