Le viaduc de Garabit est même éclairé depuis 2001, juste retour des choses pour cet édifice extraordinaire à bien des égards, conçu par l’ingénieur Léon Boyer et réalisé par l’illustre Gustave Eiffel. Extraordinaire parce qu’il fut le plus grand ouvrage métallique à l’époque de sa construction, entre 1880 et 1884, et parce qu’il servit de laboratoire pour la construction de la tour Eiffel, cinq ans plus tard. Objectif : désenclaver le Massif central en permettant à la ligne SNCF de poursuivre son tracé de Paris jusqu’à Béziers ; tout comme le viaduc de Millau, plus d’un siècle plus tard, par la route.
UNE PROUESSE HUMAINE ET TECHNIQUE
On s’inspira certes du viaduc de Maria Pia, à Porto, mais il fallut relever le défi avec des dimensions bien plus spectaculaires, en l’occurrence 565 m de longueur pour 122 m de hauteur ! Quatre cents ouvriers – français et italiens – s’affairèrent sur ce chantier titanesque, durant lequel les structures métalliques (3 250 tonnes) furent assemblées par quelque 600 000 rivets… sans échafaudage.
Quand on s’approche des impressionnantes fondations bâties en granit, on imagine l’émotion quand les deux pans de l’arche monumentale finirent par se rejoindre au millimètre près, au-dessus de l’eau ! Cet ouvrage audacieux, classé monument historique, est encore emprunté pour du transport de fret. De jour comme de nuit, il ne se dépare jamais d’une élégante légèreté qui forcera encore longtemps l’admiration.
Textes de Catherine Levesque.