Artiste zoréole, fille d’un descendant d’esclave de l’île de la Réunion et d’une mère métropolitaine, sa création se veut engagée, centrée sur le thème de l’esclavage. Elle est un devoir de mémoire au service de l’Histoire pour ne jamais oublier. Elle est comme un cri pour tous les opprimés d’hier et d’aujourd’hui pour que l’on n’oublie pas. Sandrine n’a de cesse d’exprimer ce cri, elle qui en tant que femme moderne de son pays, en a la possibilité.
« Mes personnages, grandeur nature ou parfois plus grands, se révèlent dans l’argile. L’esclavage, les séparations… ce fléau s’étend sans relâche, touchant encore aujourd’hui plus de 40 millions d’humains. »
« Pour nous, le choix est fait. Nous sommes de ceux qui refusent d’oublier. Nous sommes de ceux qui refusent l’amnésie même comme méthode. Il ne s’agit ni d’intégrisme, ni de fondamentalisme, encore moins de puéril nombrilisme. »
Aimé Césaire
C’est dans son atelier à Billom, que l’artiste se consacre à la mission qu’elle s’est fixée à travers son art. Au fil de ses œuvres, Sandrine Plante raconte l’histoire de l’Afrique, berceau de l’humanité. L’exposition regroupe une quarantaine de sculptures en résine acrylique et deux œuvres en terre cuite. Les spectateurs auront également la chance d’admirer une œuvre inédite, spécialement dévoilée pour l’occasion.
À travers leurs expressions figées dans la matière, les statues de Sandrine Plante vivent et ressentent, mais surtout témoignent du vécu de ses ancêtres d’Afrique. Ni modèle, ni dessin, ni gravure à la base de ses œuvres : une inspiration onirique fondée sur les visages de ceux qui la visitent dans ses rêves.
De ses mains, elle modèle la terre pour mieux creuser leur passé. Suivant la chronologie historique, elle fait revivre ceux qui ont trop longtemps été oubliés : en commençant par les féticheurs, les guérisseurs, et les nomades, en passant par les esclaves, pour terminer par les hommes modernes…
Ses créations à taille humaine s’avèrent d’un réalisme impressionnant. Elles interpellent le spectateur, lui contant l’histoire de ces vies volées, que l’artiste a croisées en rêve.
« Vies volées, car je suis en quelque sorte un “porte-parole” pour tous ces gens dont la vie a été volée et je me considère comme chanceuse de pouvoir m’exprimer et vivre libre. Vies rêvées, car j’attends la nuit et dans mes rêves, je vois mes créations et je les réalise « .
Sandrine Plante
Sandrine Plante est reconnue dans le monde entier à en juger par les acquisitions au Legacy Museum, mémorial de l’esclavage, en Alabama (États-Unis), à la Maison des esclaves sur l’Île de Gorée (Sénégal), au musée de Villèle à la Réunion ou encore par la Ville de Bordeaux.
C’est la première exposition monographique de Sandrine dans sa ville natale de Clermont-Ferrand.
Chapelle des Cordeliers – Place Sugny – Clermont-Ferrand
Du 4 avril au 10 juin 2023
Ouverture du mardi au samedi de 13 h à 18 h – Entrée libre et gratuite
Une exposition à ne pas rater !