L’église Saint-Jean-Baptiste d’Esteil, fin du 12ᵉ ou début du 13ᵉ siècle y compris son élégant clocher-mur, présente un grand intérêt par son architecture sobre et harmonieuse et par son histoire d’un prieuré féminin de Fontevraud (1116-1792).
L’église se compose d’une longue nef unique de cinq travées, rythmées de contreforts extérieurs, d’arcades latérales intérieures et d’un chevet plat. Les murs extérieurs sont remarquables par l’emploi de prismes basaltiques qui caractérise l’essentiel des parements, à l’exception des encadrements, contreforts et corniches sur modillons à copeaux, construits en arkose. Masques humains et têtes animales s’observent discrètement sur certains modillons de la façade nord. Le clocher-mur à deux niveaux de baies géminées, surmonté d’un fronton triangulaire, s’appuie sur l’unique arc-doubleau intérieur de la voûte. Au sud, les dispositions du cloître démoli sont encore très lisibles : même si les galeries ont disparu, subsistent en particulier les culots sculptés des croisées d’ogives du 15ᵉ siècle.
Le prieuré est vendu comme bien national en 1796 et les bâtiments principaux (église, bâtiments conventuels, cour du cloître) sont dispersés entre différents propriétaires. L’église elle-même est scindée en deux lots. Les deux travées ouest de la nef sont converties en dépendance agricole, tandis que le chœur, racheté dès 1848 par les habitants, est réaffecté au culte sous le vocable de Saint-Jean-le-Décollé. La paroisse est au départ succursale d’Auzat, la commune d’Esteil n’étant créée qu’en 1873.
L’édifice est classé Monument historique en septembre 1922. En 1944, l'église brûle dans un incendie volontaire déclenché par les troupes allemandes. Une campagne de restauration générale devrait s'engager prochainement.
Du 01/01 au 31/12, tous les samedis et dimanches de 9h à 19h.
Visite sur demande par mail.