Dans la roue de Romain Bardet en châtaigneraie cantalienne
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Thierry Bousseau
Cantalien d'adoption et amoureux de cette terre d'exception, je vous invite à en partager les trésors les plus secrets au gré de mes rencontres et de mes flâneries...
A la découverte d’une boucle de la RBX
C’est sur les routes du Cantal que Romain Bardet a écrit ses premières pages de champion cycliste. Du Cézallier à la Châtaigneraie, quatre itinéraires exigeants vous permettent de partir sur ses traces au cœur de paysages époustouflants… 3, 2, 1… partez !
Un départ chargé d'histoire(s)
C’est à Marcolès, joyau d’architecture castanhaïre, que j’ai rendez-vous pour le départ de la boucle RBX « Châtaigneraie cantalienne » : un tracé de 138,6 km dessiné par Romain Bardet lui-même, sur la terre qui a vu ses premiers exploits de jeune cycliste.
Spécialiste des épreuves de montagne, Romain Bardet s’est « fait les mollets » dans le Cantal… Aujourd’hui c’est à mon tour et je suis curieux de voir ce que ce parcours me réserve !
Je laisse derrière moi l’Auberge de la Tour, le restaurant étoilé de Renaud Darmanin, en direction de Maurs. Une longue descente m’attend parmi les châtaigners et les sapins entre lesquels le soleil joue à cache-cache.
Premiers kilomètres
Longeant le lit sauvage de la Rance, je rejoins le « trou du diable », « Lo Gourd del Drat », qui tire son nom d’un chaos de pierres polies par les eaux de la Rance. La route s’élargit, et à la faveur de quelques lignes droites me voici calé sur mon vélo en mode « pistard ».
Longeant la « voie verte » des Gorges de la Rance, j’avale les kilomètres, empli d’un immense sentiment de liberté. Cette phrase d’Antoine Blondin me revient en tête : « La France est belle quand elle se déploie sous nos pas ».
C’est si vrai dans cette magnifique Châtaigneraie !
L’histoire défile
La plongée vers Maurs m’amène sur les lieux du premier titre de Romain Bardet : le 9 juillet 2006, à la surprise générale, il remporta à Saint-Santin de Maurs les championnats d’Auvergne en catégorie cadets. Un premier exploit qui en annonçait bien d’autres !
La longue montée vers Cassaniouze me rappelle que le Cantal exige des qualités combinées de grimpeur et de rouleur. Ici, pas de routine possible : les changements de braquet incitent à une concentration de tous les instants ! Bien avant Romain Bardet, plusieurs légendes du Tour de France firent d’ailleurs leurs armes dans le Cantal : Antonin Magne (double vainqueur du Tour en 1931 et 1934), Louis Bergaud (2 étapes du Tour à son actif) sans oublier les immenses frères Pélissier.
Pic de dénivelé
Plongeant vers la vallée du Lot, je me concentre sur le tracé capricieux qui m’évoque la descente du col du Glandon, dans les Alpes : en 2015, Romain Bardet prit tous les risques pour y conquérir sa première victoire d’étape à St-Jean-de-Maurienne.
Les courbes majestueuses du Lot me conduisent à Vieillevie, où je salue les kayakistes qui descendent tranquillement la rivière… pendant que je me prépare aux lacets de la côte de Montsalvy : 550 m de dénivelés avec un passage à 15% !
Arrivée majestueuse
A la sortie de Montsalvy, je suis récompensé par un point de vue majestueux d’où l’on aperçoit les monts du Cantal, ce qui me permet de souffler... et de me préparer pour la 2e grosse difficulté de ce tracé : la montée vers Teissières-les-Bouliès depuis le plan d’eau du Maurs, avec une nouvelle portion à plus de 10% !
Au bout de près de 6 heures d’efforts, je suis de retour à Marcolès, où je promets de revenir en juillet pour le prochain Critérium : celui-ci attire chaque année les stars du Tour de France… parmi lesquels Romain Bardet bien entendu !